Le Baitchai
Le baitchai , dont le nom est tiré du patois franc-montagnard signifiant « bruit de cloche fêlée ou de vaisselle cassée » existe depuis fort longtemps et a précédé le carnaval de bien des années.
Par opposition aux sauvages, hommes de l’ombre prenant possession du village, le baitchai, de par sa couleur (le blanc) et le bruit qu’il fait, est son antithèse et cherche à rejeter au loin ces mauvais esprits en les « effrayant ». Devant le nombre, devant le bruit, devant l’éclat du blanc, ils devront se réfugier au plus profond des bois environnants pour une année.
L’organisation de ce moment important du Carnaval est assurée par la confrérie du Baitchai. Elle est totalement indépendante du comité du Carnaval des Franches-Montagnes.
Tout habitant – e du Noirmont peut prendre part à cette ronde infernale qui a toujours lieu dans la nuit du lundi gras au mardi.
Armés de trompes ou de percussion et ayant revêtu le costume (chemise à carreaux noirs et blancs, foulard, pantalon blanc), les Baitchaiteurs s’en vont déambuler dans les rues obscurcies du Noirmont pour quémander une bouteille de vin ou quelque argent.
Après avoir arpenté la grande majorité des rues du village, tout le monde se retrouve pour manger. C’est la traditionnelle « soupe » du baitchai qui permet également de récompenser les membres les plus assidus en leur remettant à qui une médaille, à qui un petit tonneau, à qui un diplôme pour 5, 10, 15 ans ou plus.
Pour contrôler ces assiduités, chaque baitchaiteur présent à la « soupe » est appelé à signer le grand livre d’or et c’est sur la base de ces signatures que les jubilaires sont récompensés.
C’est au petit matin que les plus téméraires reprennent leur longue marche à travers les rues du village et ce jusqu’au mercredi matin pour les plus infatigables.